L’étude PROPOBOIS, financée par le CODIFAB, a été conduite de 2015 à 2019 par l'institut technologique FCBA et l'OPPBTP, Organisme professionnel de prévention auprès des professionnels du bâtiment et des travaux publics.
Elle s'est inscrite en continuité de précédentes études, réalisées par FCBA et financées par le CODIFAB depuis 2011, sur les poussières de bois et notamment sur les possibilités et conditions d’utilisation d’appareils à capteur optique et lecture directe.
Les objectifs de PROPOBOIS étaient :
- Enrichir la matrice décisionnelle pour la constitution des Groupes d’Exposition Homogène (GEH) établie par l’INRS (Institut National de Recherche pour la Santé au travail) ;
- Mieux appréhender le fonctionnement des appareils à capteur optique pour une utilisation optimale.
Ces travaux se sont basés sur la caractérisation de 17 procédés (machine ou poste de travail) répartis au sein de 8 entreprises (4 du secteur de l’ameublement et 4 du secteur du bâtiment). Ils ont consisté pour chaque procédé en une cartographie de l’émissivité à l’aide d’appareils à capteur optique, pour déterminer le point le plus émissif. Ce dernier a fait ensuite l’objet de mesures gravimétriques et optiques sur une période de travail de plusieurs heures, associées à une mesure gravimétrique sur opérateur. Pour ce faire, une méthodologie et un protocole spécifiques ont été élaborés dans le cadre de l’étude.
Neuf procédés ont ainsi pu être validés au sein de la matrice PROPOBOIS - matrice INRS enrichie – qui en comprend 28, et ont fait l’objet chacun d’une fiche « procédé ». Il est ressorti de ces mesurages que le capteur optique présente un intérêt réel compte tenu de la lecture directe instantanée et de la fourniture de profils sur la durée des mesurages, profils qui ont pu être commentés grâce aux observations réalisées sur les conditions de travail ou autres évènements. La métrologie en temps réel permet une identification rapide des sources d’émissions au poste de travail, pour rechercher ensuite efficacement les solutions de prévention adaptées. Les mesures par capteur optique ne peuvent toutefois pas être strictement corrélées aux valeurs de mesures gravimétriques réglementaires, ce qui ne permet pas à l’heure actuelle d’envisager une substitution ou une équivalence à la méthode traditionnelle de prélèvement.
Par ailleurs, parmi les différents paramètres susceptibles d’influer sur l’exposition de l’opérateur, deux apparaissent intéressants à ajouter dans la nouvelle matrice décisionnelle : la distance de l’opérateur par rapport à la source d’émission et la durée de la phase de nettoyage du procédé, lesquels nécessiteraient une étude spécifique. Des études complémentaires de mesurage permettraient également de poursuivre la validation du classement des procédés qui composent la nouvelle matrice.
Enfin, un projet d’outil web est engagé, destiné à aider les professionnels à s’autoévaluer vis-à-vis des risques d’exposition aux poussières de bois, ainsi qu’à trouver des solutions via une base de données consolidée de mesures concrètes et efficaces. Le chantier de développement du site internet est prévu pour 2020 avec le financement du CODIFAB.